1. Négliger les diagnostics obligatoires
L’une des erreurs les plus courantes consiste à ne pas réaliser tous les diagnostics exigés par la loi. La liste des diagnostics obligatoires dépend de plusieurs critères : l’âge du bâtiment, son emplacement géographique, son usage (habitation, commerce, etc.) et la transaction envisagée (vente ou location).
Parmi les diagnostics incontournables, on retrouve le DPE (Diagnostic de Performance Énergétique), l’amiante pour les immeubles construits avant 1997, le plomb pour ceux construits avant 1949, mais aussi les diagnostics gaz et électricité si les installations datent de plus de 15 ans. Dans certaines zones, un diagnostic termites ou mérules peut également être imposé.
Oublier un diagnostic peut entraîner l’annulation pure et simple de la transaction, ou obliger le vendeur à revoir son prix à la baisse. Pour éviter cette situation, faites appel à un diagnostiqueur certifié dès la mise en vente ou en location du bien.
2. Choisir un diagnostiqueur non certifié
Un diagnostic n’a de valeur légale que s’il est réalisé par un professionnel certifié. Confier cette mission à une personne non habilitée expose à la nullité du rapport, et donc à des litiges avec l’acheteur ou le locataire. De plus, le vendeur ou le bailleur peut être tenu responsable si le diagnostic est jugé invalide.
Avant de confier la mission, demandez au diagnostiqueur ses certificats de compétence ainsi qu’une attestation d’assurance responsabilité civile professionnelle. Cette vérification simple peut vous éviter de lourdes complications.
3. Ne pas vérifier la validité des diagnostics existants
Beaucoup de propriétaires pensent qu’un diagnostic déjà réalisé il y a plusieurs années est encore valable. Or, la durée de validité varie selon le type de diagnostic : par exemple, le DPE est valable 10 ans, le diagnostic termites seulement 6 mois, et le diagnostic gaz ou électricité 3 ans en cas de vente.
Présenter un diagnostic périmé revient à ne pas remplir ses obligations légales, ce qui peut bloquer la transaction et générer des frais imprévus. Avant toute mise en vente, faites le point sur vos diagnostics et actualisez ceux qui sont arrivés à expiration.
4. Sous-estimer l’impact du DPE
Le Diagnostic de Performance Énergétique est devenu l’un des éléments centraux d’une transaction immobilière. Au-delà de son caractère obligatoire, il influence directement la valeur du bien et son attractivité auprès des acheteurs ou des locataires. Un logement classé A ou B sera perçu comme un bien économe et donc plus intéressant, tandis qu’un logement classé F ou G (les « passoires thermiques ») peut perdre une part importante de sa valeur.
Depuis 2023, certaines interdictions touchent les logements mal classés, avec une interdiction progressive de mise en location des biens notés G puis F. Cela signifie qu’un propriétaire qui néglige son DPE risque de se retrouver avec un bien invendable ou non louable sans travaux de rénovation énergétique.
Anticiper cette problématique en réalisant un audit énergétique et en envisageant des travaux (isolation, changement de chauffage, etc.) est un investissement qui peut s’avérer rentable.
5. Omettre l’assurance et la responsabilité civile
Un diagnostiqueur doit obligatoirement disposer d’une assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro). Cette assurance couvre les éventuelles erreurs ou omissions dans ses rapports. Si vous travaillez avec un professionnel non assuré, vous risquez de devoir assumer vous-même les conséquences financières d’un diagnostic erroné.
N’hésitez pas à demander au diagnostiqueur une copie de son attestation d’assurance avant toute intervention. C’est une preuve de sérieux et une garantie de protection pour vous.
6. Accepter des devis trop vagues
Il est tentant de choisir le devis le moins cher, mais attention : certains professionnels peu scrupuleux proposent des prix attractifs sans détailler l’étendue de leurs prestations. Le risque est de découvrir en cours de mission que certains diagnostics n’ont pas été inclus et qu’il faut payer un supplément.
Pour éviter cette mauvaise surprise, exigez toujours un devis clair et détaillé, qui précise la liste complète des diagnostics, les délais d’intervention et le coût final.
7. Reporter les diagnostics à la dernière minute
Attendre la signature d’un compromis ou d’un bail pour réaliser les diagnostics est une erreur fréquente. Les délais d’intervention des diagnostiqueurs peuvent varier selon les périodes et la disponibilité. Si vos diagnostics ne sont pas prêts, la signature peut être retardée, voire annulée.
L’idéal est de commander vos diagnostics dès la décision de mise en vente ou de location. Vous gagnerez du temps, sécuriserez votre transaction et inspirerez davantage confiance à vos interlocuteurs.
Conclusion : sécuriser vos transactions
Les diagnostics immobiliers ne doivent pas être perçus comme une simple formalité administrative. Ils sont une étape clé qui protège à la fois le vendeur, l’acheteur et le locataire. Négliger cette étape, c’est s’exposer à des risques financiers, à des litiges ou à la perte de valeur de son bien.
Pour vendre ou louer en toute sérénité, entourez-vous d’un diagnostiqueur certifié, exigez des devis transparents et anticipez vos démarches. C’est le meilleur moyen de sécuriser vos transactions et d’optimiser la valeur de votre patrimoine immobilier.
Check‑list anti‑erreurs (à garder sous la main)
- Lister les diagnostics obligatoires selon votre bien et votre projet (vente/location, année, zone).
- Préparer les documents utiles: plans, factures de travaux, attestations (chaudière, électricité, gaz).
- Vérifier la validité des diagnostics existants (dates et durées réglementaires).
- Demander au diagnostiqueur: certification, assurance RC Pro, périmètre exact des prestations.
- Exiger un devis détaillé (diagnostics inclus, délais, tarif TTC, frais annexes éventuels).
- Anticiper les délais: prendre RDV dès la décision de mise en vente ou location.
- Relire les rapports et lever les points bloquants avant la signature (compromis/bail).
Questions fréquentes
1) Que risque‑t‑on si un diagnostic manque ou est périmé ?
Vous vous exposez à des litiges, à une baisse de prix ou à l’annulation de la transaction. Mieux vaut un dossier complet et à jour.
2) Peut‑on réutiliser un ancien diagnostic ?
Oui, s’il est encore valide. Vérifiez les durées (ex: DPE ~10 ans, électricité/gaz 3 ans en vente, 6 ans en location, ERP 6 mois, etc.).
3) Le devis doit‑il détailler chaque diagnostic ?
Absolument. Un devis précis évite les oublis (et suppléments) et fixe les délais et le périmètre.
4) Comment s’assurer du sérieux du diagnostiqueur ?
Contrôlez ses certifications, demandez son attestation d’assurance RC Pro et consultez les avis clients.
5) Quand programmer l’intervention ?
Dès la décision de mise en vente/location pour ne pas bloquer l’annonce ou retarder la signature.